Situé dans une rue calme du 11ème, Robert attise la curiosité du badaud avec sa large devanture en verre, derrière laquelle se trouve un bel espace intégré avec un mobilier sobre, épuré mais raffiné, des tables bien espacées, un bar et bien sûr, une cuisine ouverte derrière laquelle tout prend vie. Derrière cette adresse de quartier se (re)trouve Loïc Martin et Édouard Bergeon, l’équipe qui a déjà sévi avec succès au Martin – Boire et Manger. Mais s’il y a un homme à retenir ici, ce sera plutôt l’australien Peter Orr, ex-Au Passage, qui amène à ce Robert toute la fraicheur de la nouvelle cuisine australienne, visiblement épicentre mondial de la coolitude dans l’assiette en 2018.
Du vine et du bon
Installés, nous sentons d’emblée que le service est de qualité et comme on l’aime : présent mais tout en discrétion, alerte mais pas envahissant, et surtout maitrisant ses sujets, notamment celui des liquides ! Démarrage sur les chapeaux de roue donc avec deux vins : ici un Vinocéros de Christophe Guittet (Rousillon – 100% Vermontino), à la fois rond et vivace ; là un Melon de Bourgogne de la Sœur Cadette, luis aussi très équilibré, un peu plus racé !
Dans l’assiette, les festivités sont lancées avec un duo d’entrée surprenant et marquant :
Asperges blanches, anguilles fumées, amandes fraîches, pommes et encornet nduja dans leur ancre, pommes de terre, petits pois, riz soufflé
Des assiettes saisonnières et des pâtes fraîches
Si la proposition autour de l’asperge est superbement réussie, pleine de fraicheur, la mention spéciale revient à cette œuvre noire, gourmande, croquante et étonnante, où les dés d’encornets se mélangent à des dés de pommes de terre, les petits pois frais et le riz soufflé croquant, liés par cette ancre crémeuse : miam !
L’aventure se poursuit avec nos plats, à commencer par un merlu de ligne, fregola, palourdes, tomate datterino. La composition est réussie même si on aurait voulu que ce jus soit plus marqué, un peu trop insipide en l’état… mais le plat venait d’arriver à la carte, à ajuster donc ! De l’autre côté en revanche, ça ne manque pas de puissance avec ce cochon fermier, boudin noir, gnocchi shiitake : ça envoie dans le gourmand, notamment avec ces gnocchis de haut vol, faits maison s’il-vous-plait !
On passe en douceur vers les desserts, carrément géniaux : panna cotta à la fleur de sureau, fraises, meringues, atsina, possiblement la meilleure panna cotta de notre vie, pas écœurante, plein de peps, de fraicheur, de textures – une incroyable composition de saison ! Là-bas, pressé de pommes, tuile d’amende, glace beurre-noisette : une pure bombe, avec une sensation de tatin montée au 7ème ciel !
Pour conclure :
Très belle épopée bistrotière chez Robert, dans l’assiette comme dans le verre. A saisir pour le plaisir d’un soir, en couple ou entre amis, et notamment pour se frotter au génie de cette génération de chefs australiens !
Adresse : 32 Rue de la Fontaine au Roi, 75011 Paris
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