Une histoire de business…

Depuis son ouverture, Le hibou ne passe pas inaperçu dans le quartier : nous avions assisté à son inauguration, les murs de cartons qui empêchaient de voir l’intérieur avait dévoilé un restaurant s’étalant sur deux étages et possédant une immense surface pour une brasserie du 6eme. Concurrent direct de Schmuck, ce restaurant-bar qui appartient à Gilles Lelouche et où il n’est pas rare de croiser les personnalités du quartier, le Hibou a quant à lui la chance de trôner au centre du Carrefour de l’Odéon.

Une déco bien chinée et un moulin bien rodé

La beauté du lieu et son ouverture sur l’extérieur était prometteur, cela a suffit pour nous  attirer à l’intérieur un dimanche après midi ensoleillé pour un déjeuner-brunch. L’intérieur est très grand avec des pièces et de recoins un peu partout. Le lieu a été pensé par un décorateur, dont la volonté été de donner l’impression d’être dans un espace confiné et cozy, alors que la surface est immense. Les objets et meubles ont été soigneusement choisis puisqu’une personne a travaillé spécifiquement à leur rassemblement pendant une année, pour les chiner et les sélectionner. Pourquoi avoir choisi le “hibou” a-t-on demandé ? C’était le nom de l’ancienne brasserie sur le même emplacement il y a un siècle d’où l’esprit vintage et mélange d’époque que l’on retrouve dans tout le restaurant. Après discussion avec l’un des serveurs, nous apprenons qu’il s’agit du dernier restaurant de Thierry Bourdoncle. Vous ne connaissez peut-être pas son nom, mais vous avez certainement déjà été dans l’un des nombreux restaurants qu’il possède dans la capitale. M. Bourdoncle est en effet à la tête d’un empire puisqu’il détient une trentaine d’établissements parisiens dont le pub Saint-Germain, le Mabillon, le Brébant dans le 9ème et bien d’autres. Il a récemment acquis le célèbre Sénéquier à Saint-Tropez. Dès que nous apprenons la nouvelle, nous savions à quoi nous attendre : une cuisine très correcte et un cadre sympathique pour un prix “relativement” abordable. Le hibou ne nous a pas déçu, il ne nous a cependant pas mis à joie non plus.

Des assiettes vues et revues, pour un effet pas du tout whaouh

La carte est plutôt simple, sans fioriture elle reflète les choix traditionnels que peuvent faire les brasseries. Certains plats laissent entrevoir des influences venues d’ailleurs mais tout cela reste modéré. Coté plats: Nous prenons un brunch à 29€ et une salade asiatique à 15€. Le brunch était tout ce qu’il y a de plus classique (jus de fruit, tartine, œuf, confiture) : les produits étaient bons, légère déception cependant concernant le pain qui relevait plus d’un magasin industriel que d’une boulangerie traditionnelle… L’ensemble était plutôt bien exécuté (en même temps, rater un brunch relève de l’exploit). On préfère celui de la cuisine de bar à quelque pas de là facturé bien moins cher et ne proposant que des produits frais. La salade quant a elle s’annonçait originale (chou chinois, poulet mariné dans une sauce teriyaki, carottes marinées dans du soja, sésame…). L’assiette en arrivant présentait plutôt bien, elle paraissait toutefois un peu compacte et l’aspect “salade” semblait avoir disparu au profit d’une bouillie de sauce crémeuse et de légumes épars. La première bouchée est sans appel : c’est bon mais extrêmement bourratif. Bien qu’ayant bon appétit, il fut difficile d’en venir à bout et elle resta malheureusement toute l’après midi sur l’estomac… En dessert: nous choisissons de partager un café Hibou à 7€, qui fut un ratage complet : on nous annonce un café accompagné de son financier à la pistache, de son crumble aux fruits, d’un macaron praliné et des fraises. Je me trouve finalement avec un crumble au fruits et un gâteau industriel encore dans son emballage car « il n’y avait plus de financier ». En bref du foutage de gueule cordial. Les serveurs en revanche étaient très aimables, contrairement à ceux que l’on rencontre au Brébant. L’équipe connaissait le concept du restaurant et le vendait plutôt bien.

Pour conclure

Notre avis sur cette nouvelle adresse du quartier reste très mitigé. Certaines choses étaient bien, d’autres beaucoup plus dérangeantes. Peut-être y sommes-nous allés trop tôt ? Toujours est-il que l’endroit est très agréable pour boire un café, ou éventuellement un cocktail que nous n’avons pas encore essayé. Pour ce qui est de la nourriture ne vous attendez pas à des merveilles…

16 Carrefour de l’Odéon
75006 Paris