Revoir notre façon d’appréhender les vacances
Vivants dans des sociétés urbanisées, en croissance et toujours plus dynamiques, le besoin de reconnexion à la nature et à l’essentiel est de plus en plus marqué. Le goulot d’étranglement du surmenage, des rythmes trop cadencés, couplés à une alimentation parfois négligée par manque de temps, nous a amené à questionner notre façon d’appréhender les “vacances”.
Pourquoi ne pas délaisser les itinéraires chargés pour entrapercevoir le monument historique le plus photographié de la planète et partir se ressourcer, dans un cadre d’une retraite spirituelle sportive ?
C’est le choix que nous avons fait cette année, après plusieurs sollicitations de nos lecteurs pour des destinations bien-être. Nous avons choisi pour cette première, d’aller à Samahita sur l’île de Koh Samui en Thaïlande.
Créée par Paul Dallaghan, une pointure dans le monde des yogis, Samahita s’est installée à l’extrême sud de l’île, comme un écosystème intégré et vertueux, où défilent des personnes venues du monde entier pour trouver ou retrouver la paix intérieure.
Paul Dallaghan, une pointure dans le monde des yogis, a créé la communauté Samahita installée à l’extrême sud de l'île de Koh Samui
Retrouver son corps, ses muscles, ses sensations : se recentrer.
Après un accueil chaleureux et discret, on nous accompagne dans notre chambre, petite, simple mais confortable. Tout juste le temps de déposer nos bagages et d’enfiler un pantalon de yoga pour rejoindre le programme de fin de journée : une séance de core cycle, comprenez 30 minutes intensives sur un vélo, à pédaler comme des fous pour éliminer toute impulsion négative.
Lessivés, on enchaîne avec 1h de relaxation, dans le shala surplombant la mer, avec le bruit des vagues, des oiseaux et le coucher de soleil. Plus idyllique comme cadre ? Difficile à trouver.
La nature environnante est tellement présente qu’il n’est pas utile d’accompagner le cours de musique ou bruits spécifiques. Les souffles confondent avec le vent, tandis que les postures douces amènent nos corps dans un état de relaxation tel, que des larmes coulent d’elles-mêmes. Il faut dire que notre professeur, Gill, n’en est pas à a ses premières années d’enseignement : après 15 année de pratiques, sa maîtrise nous amène dans un état de détente absolu, même pour les esprits réfractaires.
Des vélos de courses, pour se dépenser de façon intense : Transpirer, oublier, évacuer, tel est l’objet de ce cours “yoga core cycle”, poussant les corps dans leur retranchement, avant de passer à l’équilibre avec du yoga.
Le repas, moment central et holistique de Samahita
L’un des atouts encensés par les yogis de Samahita, est bien sa cuisine : après ces séances intensives, il est l’heure de prendre son dîner par le biais d’un buffet pensé de façon holistique avec un équilibre parfait entre les couleurs, les odeurs, les saveurs…
Concernant l’alimentation, le programme de Samahita s’inscrit dans une dynamique de fasting (bien que les yogis soient libres de le pratiquer ou non) : cette méthode consiste à laisser son estomac se reposer, pendant des périodes suffisamment longues pour qu’ils puissent totalement se vider et donc se régénérer. En pratique, manger tôt le soir entre 18h et 20h maximum, puis jeûner idéalement jusqu’au déjeuner.
Il s’agit d’une méthode que j’applique depuis plusieurs années, parfois incomprise par mon entourage mais pourtant tellement bénéfique à mon corps qui ne s’englue pas de choses in-essentielles.
Le repas est un moment central à Samahita, où les groupes se forment ou les yogis s’isolent pour un repas salvateur et salutaire. Les assiettes inspirantes qui sortent du buffet sont centrées sur des produits sains et délicieusement assemblés.
Toutes les recettes présentes sur le buffet ont été pensées sans sucre ajouté, sans sel, sans gluten et qu’avec de bonnes matières grasses (coco, lin, avocat…). Le choix est vaste, avec une déclinaison d’entrées froides, de petites salades, de légumes, de sauces et de dips. Un peu plus loin, le coin chaud, avec des plats cuisinés et mijotés dans du lait de coco. Enfin, des fruits pour le dessert et toujours une petite gourmandise locale, sans sucre, réalisée à partir de fruits locaux. Pas d’alcool à Samahita, mais l’envie d’en boire disparait instantanément au démarrage de la retraite et se prolongera d’ailleurs naturellement après être rentrés.
Le tri sélectif est bien sûr de mise à Samahita, sans plastique évidemment, et s’inscrivant dans une démarche de consommation raisonnée et raisonnable pour la planète.
Après ce dîner sain et bienveillant, nos corps sont prêts à accepter le sommeil qui ne se fera pas tarder… (endormissement vers 21H45).
Un jour complet à Samahita
Lever à l’aube, démarrage en fanfare avec un cours de core-cycle, intense, pour réveiller les corps. Les professeurs préconisent de garder le ventre vide pour les pratiques du matin, pour laisser les organes en sérénité, laissant ainsi le corps libre sans qu’il n’ait à se soucier d’une digestion énergivore.
Quelques minutes pour boire le breuvage du matin dans le silence (les matinées sont silencieuses à Samahita) : electrolyte, citron, sel, et l’on saute sur notre tapis de yoga positionné face à la mer pour une séance de relaxation. Ce cours, centré sur des pratiques assez avancées, permet de décongestionner l’esprit et de donner des exercices pratiques à appliquer chez soi.
On clôturera la matinée avec une séance de vinyasa d’1h30, dont l’intensité varie en fonction des professeurs. Ces derniers, alternent en fonction des cours, et nous aurons la chance de faire une incroyable séance, éprouvante avec Nabs Hadi : un homme fascinant, d’origine kurde puis installé à Londres dispense des cours éprouvants aussi bien physiquement qu’émotionnellement, d’une intensité absolue. On sort de cette pratique chamboulés et apaisés (dans le sens positif du terme).
Les cours se terminent à 11H et reprennent en fin d’après-midi à 16H pour re-enchaîner sur le même planning décrit plus plus haut (45minutes de cycle, 1h de relaxion, 1h de yoga).
Dès 7h le buffet se dresse, respectant les principes du fasting avec l’introduction de boissons liquides en premier, puis d’éléments plus solides comme du yaourt végétal, pour démarrer à partir de 11H30 le buffet du déjeuner sur des principes light afin de laisser le corps en paix.
Vous le savez, chez Pointus nous sommes très spécialisé en alimentation exigeante, nous sommes de fins gourmets et la nourriture occupe une place primordiale dans notre vie : tout ce qui nous sera servi à Samahita, témoignera d’une justesse absolue, d’un équilibre parfait dans les saveurs, procurant un plaisir tel qu’il ne sera que très difficilement égalé.
D’où vient cette perfection alors même que nous parlons d’assiette simple, de salades, de chia pudding au lait de coco, ou de légumes vapeur ?
Cela vient d’une part de la qualité exceptionnelle des légumes sélectionnés, tous biologiques ou issus d’une agriculture raisonnée. C’est aussi par l’ajout très limité d’exhausteur (sel, sucre, épice), permettant à la matière végétale de s’exprimer dans sa plus grande et belle simplicité que la cuisine de Samahita atteint ce niveau de perfection.
Je déplore souvent l’engagement trop prononcé des adresses healthy qui fleurissent dans le monde entier, et donnent à voir des assiettes trop remplies, trop colorées, TROP tout simplement. Ici c’est l’inverse, les assiettes se construisent par envie, sur des bases simples et saines, rappelant les principes et discours prônés par la grande Marion Kaplan, inventeur notamment du Vitaliseur de Marion, un incontournable de notre cuisine pour une cuisson lente et respectueuse.
De façon générale, c’est la beauté des mélanges qui créeront les meilleures assiettes durant notre séjour : tout goûter, en petite quantité pour ne pas gaspiller et jouer avec les graines, épices et sauces mises à disposition.
Nous prolongerons notre méditation assis autour de la petite piscine de l’établissement, face à la mer. Notre esprit divague et est apaisé comme il ne l’a pas été une seule fois pendant cette année. Nos muscles sont mis à l’épreuve laissant sur notre corps une fatigue bienfaisante, associée à un sentiment de plénitude.
Nous déjeunerons léger, et continuerons notre après-midi à sillonner les environs grâce à notre scooter loué par le biais de l’hôtel. Nous reviendrons à temps pour poursuivre avec les cours de l’après-midi, un dîner gourmand, et un dodo ressourçant.
Ce rythme se prolongera durant trois jours pour nous, mais la plupart des personnes participant aux retraites de Samahita restent minimum 1 semaine. Trois jours semblent en effet trop courts, notre corps et esprit commençant tout juste à s’accoutumer avec plaisir à ce rythme spécifique.
Cette expérience laissera des traces si positives dans notre façon de vivre que nous ne pouvons plus envisager un voyage sans une retraite : cette dernière est particulièrement adaptée à notre façon de vivre et de penser. Ce mode de déconnexion sera pour nous bien plus efficace pour apaiser notre esprit, que 10 jours à sillonner un pays lointain comme nous le faisions jusqu’à présent.
Une retraite au Maroc, alliant le jeûne, le yoga et la méditation est en cours de préparation. Nous explorerons par le jeûne, une autre façon de prendre de la hauteur sur ce monde à la fois triste et enthousiasmant.
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