Le Castor Club fait partie de ces lieux qui, pour une raison inconnue, se trouvent à deux minutes de chez soi, mais que l’on se décide à essayer que 2 ans après leur ouverture… Phénomène d’autant plus mystérieux et frustrant lorsque, enfin décidés à essayer le lieu, nous en tombons amoureux : ce sentiment d’être alors complètement passé à côté d’un super spot, comme ça, sans aucune raison valide, juste parce que ça se trouvait en bas de chez soi, ou parce que l’on avait une étrange sorte d’idée pré-conçue et totalement infondée de ce qu’abritait l’adresse… On regrette, on se demande pourquoi personne ne nous en a parlé plus tôt… Et puis, on se dit que finalement, le lieu fait certainement partie de ces secrets bien gardés, ces lieux confidentiels qui doivent absolument le rester, et dont on ne fera connaitre l’existence qu’aux plus émérites…
Bref, trêve de teasing, nous avons (enfin) testé le Castor Club, et en sommes repartis plus qu’enchantés, nous demandant bien ce qui nous avait retenus 2 années durant.
La proposition du lieu est simple : un bar à cocktails (avant tout), une ambiance “bar clandestin” chic, des cocktails haut de gamme, sophistiqués mais pas arrogants, un service “pro” mais jeune et détendu, et un positionnement musical étonnant bien que cohérent avec l’esprit du lieu, puisque le lieu est un temple de la country. Ainsi défini, le lieu pourrait évoquer un énième cocktail bar qui pourrait sentir le “déjà-vu” (Prescription Cocktail Club, Curio Parlor,…)… Mais il semble ici, au contraire, complètement authentique, dénué de tout effet de mode ou de branchitude forcée : le résultat efficace d’une volonté réussie de recréer cet esprit mystérieux du bar clandestin américain.
La clientèle semble bien refléter ce sentiment : pas hautaine, m’as-tu-vu ou hipster pour un poil, il s’agit vraisemblablement avant tout de connaisseurs venus du quartier et d’ailleurs, qui savourent dégustent méticuleusement leurs cocktails entre collègues, amis ou en couple.
Car l’endroit abrite deux espaces et deux atmosphères distinctes : un espace au rez-de-chaussée, relativement exigu mais convivial, articulé autour d’un long bar, auquel on peut s’accouder sur de hauts tabourets de velours, et où les barman (et barwoman) s’affairent méticuleusement avec une passion palpable. Mais l’ambiance clandestine se révèle réellement lorsque l’on s’enfonce dans les entrailles du Castor, en bas d’un escalier profond, qui débouche sur un “deuxième bar”, au centre d’une galerie sous-voute, éclairée à la bougie, à la déco minimaliste mais maxi-engageante. C’est ici que la chaleur monte entre minuit et 4h du mat, au rythme des mix de DJ qui s’aventurent (heureusement) bien au-delà de la country (les DJ de country ne doivent de toute façon pas courir les rues à Paris).
On paiera chez le père Castor le prix fort, mais le prix juste, à 13€ le cocktail : les bières (5-6€) et coupes de champagne (8€) permettront aussi de varier les plaisirs sans se ruiner… même si l’on passera alors à côté du cœur du sujet !
En bref,
Un super lieu pour les amoureux de cocktails, de bar à ambiance mystérieuse, d’authenticité et de caractère… une adresse bien rassurante dans le panorama des bars branchés qui fleurissent à Paris, mais qui peinent bien souvent à convaincre par manque d’authenticité dans l’intention.
Adresse :
14 Rue Hautefeuille,
75006 Paris, France
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