Une brasserie Boudoncle dans le 7ème

Le Malabar est venu s’installer au 89 rue Saint-Dominique, très prestigieuse rue du 7ème arrondissement, qui ne compte pas moins de deux restaurants étoilés, des pâtisseries haut de gamme et des restaurants bistrononiques à tomber. Encore une fois nous étions tombés par hasard, en plein moi d’aout, sur cet endroit fraichement ouvert. Nous avions été attirés par la déco du restaurant atypique et chaleureuse et l’ambiance qui s’en dégageait. Curieux nous avions décidé de venir un soir pour y siroter un cocktail.

La carte arrive, une charte graphique rétro-branchée, une typo sympa et un choix assez large de boissons. En y regardant de plus près on sent venir l’entourloupe, un sentiment de “déjà vu” nous envahit soudainement. Serions-nous tombés une fois de plus sur un restaurant / bar de Thierry Bourdoncle sans même le savoir ?

Ni une ni deux nous approchons un serveur pour lui poser ouvertement la question: il nous répond au tac au tac “mais comment le savez-vous ?”

Nous le savons tout simplement car Thierry Bourdoncle applique à tout ses bars/restaurants la même recette, la même déco, le même type de management, de sélection culinaire et de mode de gestion… Plusieurs serveurs, très efficaces en terme de rentabilité temporelle qui prendra votre commande une seconde après votre arrivée histoire de ne pas monopoliser la table trop longtemps. Une carte de brasserie assez simpliste proposant des plats relativement abordables et accessibles à tous. Les serveurs sont généralement assez désagréables : c’est d’ailleurs la seule exception à soulever au Malabar , car nous avions été relativement bien reçus ce qui est très loin d’être le cas dans certains autres établissements.

Difficile de cacher notre déception après avoir eu notre réponse, non pas que le lieu nous déplaise, simplement ce sentiment désagréable d’être bernés. Nous choisissons quand même de commander un cocktail histoire de ne pas être venus pour rien. Les deux arrivent dans des verres ludiques et travaillés avec un couvercle en acier estampillé à l’effigie de l’endroit. Le liquide est comprimé dans un petit bocal en verre du type bonbonnière des années 1920. Le rendu est assez sympa et sort des classiques verres à cocktails.

Des cocktails simples mais efficaces

Nous aspirons une gorgée : c’est bon sans être transcendant. Une saveur fruitée et citronnée, un alcool assez quelconque et peu présent. Bref un cocktail assez banal que l’on a envie de payer 5 à 8 euros max. Malheureusement nous savons que la note sera plus salée, puisque l’on paye au Malabar la modique somme de 13,50 euros pour un cocktail somme toute assez médiocre qui ne procure rien à nos papilles. Un prix clairement excessif en comparaison avec les délicieux cocktails sophistiqués  du Castor Club. Ici pas de twist, pas d’ingrédient qui vient vraiment faire la différence… Comme d’habitude dans les trop nombreuses adresses de l’empire Bourdoncle (Café Mabillon, Pub St Germain, Lipp, Hibou,…) , qui misent davantage sur le superficiel (branchitude, déco cool, beaux serveurs, spot à passage) que sur la qualité, l’originalité et l’authenticité.

En résumé: vous trouverez au Malabar une gamme correcte de cocktails néanmoins beaucoup trop chers par rapport à leur valeur réelle. Ce gros moins est légèrement pardonné grâce au lieu qui s’avère être très sympathique, bien espacé et aménagé avec une décoration boisée et moderne. Une terrasse entoure le restaurant qui est se situe à l’angle de deux rues. Un plus en été, certes !

88 Rue Saint-Dominique,
75007 Paris, France