Une très belle guinguette germanopratine
Il va s’en dire qu’Huguette, un bistro des mer à l’iode prononcée vient de prendre ses marques sur la très passante rue de Seine. Avant d’y pénétrer il faudra se mettre en mode balnéaire et enfiler son pull marinière car chez Huguette on se croirait sur les port de Deauville, Dieppe, ou encore Etretat… Cordage, huître à l’étalage, mobilier industriel, on atterrit dans un univers parallèle, sentant presque la brise fraîche et bruissement des grains de sable sur la plage…
L’endroit déjà bondé, deux jours après son ouverture, on nous accueille gaiement en nous proposant de nous installer sur le versant “bar” du restaurant pour patienter. En guise d’apéritif on commande deux verre de vin blanc (évidemment), qui débarquent accompagnés d’un ramequin très aguicheur, rempli de mini crevettes frites… Ni trop huileuses, ni trop grasses, on se délecte de cette vague iodée que l’on se prend en pleine tête à peine accosté.
Après avoir trénaillé de longues minutes au comptoir de l’établissement à refaire le monde après une longue journée de travail, on prend place sur une table à proprement parler, histoire de démarrer notre dîner.
Un vent iodée souffle sur Saint-Germain des Près
Nous sommes accueillis à cette nouvelle table par un beurre à l’algue qui nous l’apprendrons plus tard, est 100% maison. Son acolyte la panière, dégoulinante de générosité fait à son tour son entrée, attisant tout de suite notre curiosité : on reconnaît instantanément la croûte caractéristique du pain Kayser, mais ce dernier n’est pas venu seul… il est accoudé d’un ami tout droit sorti de la Maison Liberté de Benoit Castel que vous connaissez peut-être pour sa fameuse tarte à la crème et sa boulangerie Joséphine Bakery dans le 6ème. Les tranches de pain nous intriguent, nous intimident presque par leur couleur cendrée et leur mie alvéolée… ce sentiment de déroute est confirmé dès la première bouchée puisqu’il s’agit d’un pain fumé… Nous avions déjà expérimenté toutes sortes d’éléments smocké, souvent des chairs cuites au bois de hêtre, mais côté pain, c’était une première. Il nous aura toutefois vaguement rappelé l’incroyable pain au blé noir servi par Florent Ladeyn chez Bloempot.
La mie très parfumée, s’accorde incroyablement avec l’iode apportée par les algues du beurre… Un combo ultra-percutant dont on aurait pu se satisfaire pendant tout le repas…
Assez subjugué, on entame en guise d’entrée, un tapas prenant la forme de ceviche de mulet au gingembre et citron vert (12euros), une déesse du genre, qui se démarque par sa fraicheur et son peps apporté par la sauce agrumée.
Côté plat, on se laisse porter par la très charmante serveuse, qui nous oriente vers le cabillaud black cod et sa sauce miso Saikyo accompagné de légumes de saison (27 euros), tandis que monsieur partira sur un plat signature à savoir les chipirons, riz vénéré et sauce curry rouge (16 euros). La tendreté de la chair du cabillaud tranche complétement avec l’impactante épaisse et gourmande sauce miso. Le plat dépote malgré son apparente simplicité. Mon compagnon est quand à lui désarçonné par son riz aux notes de fruits secs et au caractère bien trempé, s’associant ici magistralement avec les chipirons parfaitement cuits… Dans les deux cas, le chef propose des plats très marqués, francs et racés, parfaitement exécutés.
Des desserts régressifs
Après avoir vidé notre ballon de chimie Pyrex support de notre vin blanc ultra minéral, on décide sans grande conviction (comme à notre habitude) de se laisser tenter par les desserts, histoire d’avoir une vue à 360°C de cette nouvelle maison de quartier.
Mon très gourmand acolyte se laisse séduire par les “churros de la fête foraine” à venir généreusement diper dans une sauce chocolat et une autre sauce caramel beurre salé. Ce dessert semble lui mettre une claque de gourmandise dans les papilles, puisque la fin du repas se fera dans le silence le plus royal.
Plus mesurée (blague), je pars quant à moi sur la tarte au citron brandée sur la carte “Ze Gato”, une maison que je ne connaissais pas… La serveuse me laisse entrevoir monts et merveilles en me décrivant l’exigence de cet établissement. La tarte débarque, elle est plutôt belle à regarder bien que le petit carré de chocolat à l’effigie de la marque, rappelle plus les maisons industrialisées que la pâtisserie-couture… La pâte sablée se laisse savamment découper sans se déliter et la première bouchée sera sans appel : cette tarte au citron dépote de franchise, de générosité et son acidité est très bien dosée ! On aimerait embrasser le chef pâtisser, tellement c’est rare de pouvoir déguster d’aussi délicieuses tartes au citron meringuées…
Pour conclure
Huguette n’est pas un bistro de la mer comme les autres… il est venu s’amarrer sur les rives du 6ème pour proposer aux épicuriens gourmets, des shots iodés exigeants et maitrisés.
Adresse :
81 Rue de Seine,
75006 Paris, France
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