Article Novembre 2015
Nous voulions faire notre mea culpa mais ce sera pour une autre fois…
Après avoir épluché, regardé, analysé tout ce qui pouvait être dit, écrit, filmé sur Semilla, nous avons décidé de redonner une chance à l’adresse en investiguant cette fois, le “lunch sémillant”. C’est donc avec plein de bonne volonté, après avoir été rassasié des tapas de Freddy’s et avoir mangé 20 000 salades et paninis de chez Cosi que nous décidons de repasser le perron de Semilla. Une fois sur place, on re-découvre ce bel espace, agrémenté d’une grande cuisine ouverte où déambule une bonne dizaine de chefs, tous appliqués à différentes taches. Les tables de marbre, s’acoquinent parfaitement avec l’ambiance industrielle-chic de l’établissement qui témoignent d’un certain goût pour la belle déco.
Après avoir commandé deux verres du vin du moment à savoir un Picpoul du Pinet à 5 euros l’unité, on passe commande du lunch semillant, facturé 24 euros et donnant droit à une entrée et un plat.
La première, imposée, est constituée d’une assiette de trois (petites) entrées : ce jour là nous avons droit à un velouté de patate douce, une salade de pomme de terre grenailles fumées, et des tempura de légumes, accompagnés de fromage frais.
On apprécie la volonté de proposer une déclinaison de petites entrées végétariennes, mais on aime moins le manque de cohérence de l’assiette : on pourrait en effet se demander ou sont passées les saveurs de la mousse d’oignons supposée surplomber notre velouté de patate douce, lui-même totalement insipide, que nous venons littéralement arroser de poivre, afin de lui redonner un semblant de gout. On pourrait également se questionner sur la pertinence de proposer trois entrées aussi peu complémentaires, ou la friture des tempuras, ne s’accordent absolument pas avec les pommes de terre huileuses et encore moins avec l’épais velouté de potiron. On pourrait enfin se demander, pourquoi les tempuras tirent la gueule et son carrément mollassonnes (on pense qu’elles pâtissent de leur sortie du bain d’huile, longtemps avant le début du service). On remarque toutefois, que les pommes de terre grenailles sont parfaitement fumées et que la sauce au fromage frais témoigne d’une certaine maîtrise technique.
C’est donc à notre tour de tirer la gueule, et de venir une fois de plus vider la corbeille de l’excellent pain homemade réalisé dans les fours de chez Cosi.
On passe la seconde, pour découvrir nos plats : poitrine de cochon braisée, pulpe de betterave, rave au thym citron pour Monsieur, et un merlan, purée de courge, salsifis au lait de coco, kumquat pour moi. La côte de cochon est certes massive, mais ne suffira pas à faire oublier ce jus de viande beaucoup trop liquide et gras… Vous connaissez notre affection pour les jus corsés et réduits, mais il s’agissait malheureusement là d’un vulgaire liquide sans âme… La viande était pourtant bien cuite et les betteraves, bien que sur-représentées, s’avéraient savoureuses !
Pour ce qui est du plat de poisson, c’est carrément un désastre : exit l’idée d’un plat structuré et construit, on est ici face à un assemblage de produits. Les filets, sont tout simplement posés sur quelques salsifis délibérément sous-cuits, eux mêmes déposés sur une purée de courge trop compacte et d’ailleurs trop redondante avec le velouté de potiron. Aucun jus, aucune sauce, rien pour accompagner et lier le tout. C’est donc bredouille que je déchire la tendre chaire de mon poisson, en laissant de côté des rondelles de kumquat beaucoup trop épaisses, qui n’ont vraiment rien à faire dans le plat…
C’est donc une fois de plus désenchantés et frustrés que nous sortirons de chez Semilla… Ce n’est pourtant pas le manque de personnel, la qualité des produits ou encore la décoration qui pêche, mais bien la construction et l’élaboration des plats !
Article du 20 mars 2014
Semilla, la promesse : un néobistrot haut de gamme, à la décoration moderne proposant de la gastronomie préparée sous vos yeux dans une cuisine ouverte. Le menu conçu par le meilleur ouvrier de France Eric Trochon, suggère un ensemble d’entrées (12-19 euros) et de plats (20-35 euros) dont certains vous sont proposés en semi-portion à prix réduit (comptez environ 9 euros pour les entrées et 17 euros pour les plats en demi-portion). Outre le tapage bloguesque qu’avait fait ce restaurant lors de son ouverture, il est également réputé pour la qualité de sa cave. Le très critique “François-Régis Gaudry”, l’avait passé au crible, et lui avait attribué la note de “très bon” dans son émission Très Très Bon diffusée sur Paris Première.
Tout cela avait de quoi égayer nos papilles et promettait des envolées gustatives. Malheureusement notre désillusion est totale (nous n’avons pas pris de photo, elles ont été prises sur internet et sont “assez proche” de ce que nous avons eu le soir ou nous sommes venus).
Nous étions quatre, sans limite de budget, et aucun d’entre nous n’est tombé sur une entrée suffisamment attrayante ou éveillant notre curiosité. Nous sommes donc directement passés aux plats : Carré de cochon, gnocchis légumes grillés et crème de cresson pour certains et pâtes fraiches aux légumes et blettes, et crème de cresson pour d’autres. On ne peut que remarquer la redondance de la crème de cresson dans deux plats, sachant que la carte est relativement restreinte, pour ceux qui n’aiment pas, c’est un peu galère…
Dans les deux cas les plats n’étaient pas à la hauteur de leurs intitulés : pour le plat viandard, trois gnocchis se battaient en duel, sous deux pièces de cochon beaucoup trop grasses. Le plat de pâtes semble quant à lui avoir été réalisé pour les anorexiques germanopratines de sortie : il devait y avoir dans l’assiette, tout au plus 50 grammes de pâtes fraiches (certes), le tout assaisonné par une sauce insipide, trop liquide, sans aucun intérêt gustatif.
Au delà d’être quelconques, ces plats étaient servis dans des portions insuffisantes et/ou disproportionnées.
Nous décidons de stopper le carnage, la désillusion est telle que nous ne sommes même pas aventurés jusqu’aux desserts qui semblaient unanimement être le point faible du restaurant et avons fini chez Grom (valeur sûre à seulement 3,70 euros).
Faut-il blâmer le choix des plats ? Une clientèle essentiellement étrangère ? Un restaurant victime de son succès qui reste sur ses acquis et lésine sur la qualité ?
Toujours est-il que la réputation de ce restaurant, semble bien au dessus de la qualité qui nous a été proposée. Encore un exemple que les restaurant “à la mode” sont rarement les meilleurs….
Pour le même budget et dans le même quartier, foncez chez A.G un restaurant autrement plus généreux, authentique et moins cher.
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