The Restaurant at Meadowood, 3* Michelin dans la Napa

Un dîner 3* Michelin aux US, c’était une première.
N’ayant jamais expérimenté les grandes étoiles américaines, nous n’avions aucune attente particulière… si ce n’est celle d’un niveau triplement étoilables.
Ayant absorbé une centaine de pages du livre du chef Christopher Kostow la nuit d’avant, et nous étant renseigné sur le potager en permaculture cultivé avec l’école Montessori du village de St Helena nous ne pouvions qu’être attentistes de cette expérience à venir.

Arès un passage au Spa de l’hôtel Meadowood ou nous séjournions pour préparer notre corps à cette expérience sensorielle, nous franchissons les quelques pas nous éloignant du restaurant.
Nous pénétrons dans un espace sublime, tout en hauteur à la lumière tamisée : les matériaux sont déclinés dans l’espace tampon à la salle où nous nous verrons servir deux excellents cocktails pour attendre notre table.

Un menu à l’aveugle

Notre heure de gloire arrive et nous prenons place dans la salle circulaire, avec un beau nombre de table et une équipe de service tout aussi nombreuse. Après avoir installé notre coussin de dos, on comprend que le repas se fera en omakase, et sera constitué d’une déclinaison d’assiettes. De façon général, notre repas sera surprenant, par un fort parti-pris en faveur de l’épure et la simplicité. La cave fait la part belle aux vins français et nous demanderons d’orienter notre dîner sur les vins de la région afin de pouvoir avoir un aperçu exhaustif de ce qu’il se fait de mieux.

Des propositions audacieuses

En introduction, des amandes locales marinées ayant le goût d’olive, et une revisite du tacos mexicain sur la fraîcheur grâce à la summer squash. On retiendra particulièrement de notre repas le bouillon de fleur, aux notes subtiles et douces, racontant l’histoire du domaine et dans la ligne des recherches du chef vers la naturalité et l’auto-production. Dommage toutefois de l’accompagner avec un Muscadet, trop pauvre pour lui tenir tête.
La proposition de caviar est déroutante mais réussie, associé ici avec l’huile d’avocat et du tofu. Les équilibres entre les saveurs sont justes, avec la douceur huileuse de l’avocat, suffisamment discret pour laisser le caviar s’exprimer comme il le doit. Une assiette qui nous rappelle inévitablement notre expérience chez Hof Van Cleve, un restaurant 3* Michelin des Flandre.

Les langoustines et leur jus des têtes sont également sublimes : comment 3 si petites bouchées peuvent autant surprendre ? D’autant plus déstabilisantes avec les notes salines et sucré du Riesling Spätlese servi pour les accompagner.
* mangées à la cuillère pour renforcer le plaisir.

Belle marque de clôture du versant salé, avec le fromage de fin de repas version Christopher Kostow : fondu à la bougie et servi à l’assiette dégoulinant. Accompagné de deux (très précieuses) tranches de pain grillé – quelques unes de plus auraient été plus que bienvenues !

Service au poil, très bien formé bien qu’un peu trop protocolaire.
Petit réserve à la fin du repas sur les quantités servies et surtout sur les textures souvent très peu solides dans les propositions du chef – beaucoup de purée, liquides – avec un manque de mâche caractérisé durant tout le repas. Propositions d’associations parfois audacieuses mais toujours bien amenées pour un résultat probant (sauf sur les accords de vins qui n’étaient pas toujours pertinents).

En conclusion

La table de Meadowood repousse les limites des restaurants Michelin Européens : plus de simplicité, d’audace et d’accessibilité. L’ambition est bien de proposer une cuisine naturelle, faisant la part belle aux produits cultivés sur place.

Vins servis :

• Comte Leloup du Château de Chasseloir, Cuvée des Ceps Centenaires, Muscadet Sèvres et Maine sur Lie 2013
• Riesling, Josef Rosch, 2013, Sptätlese
• Mayacamas, Chardonnay local de Saint-Helena en 2015,
• Hirsch Vineyards, Pinot noir, Sonoma Coast, 2014
• Pride, Mountain vineryards, 2002, Napa Valley, Réserve Cabernet Sauvignon
• Alsace Grand Cru Riesling Albert Mann 2011, l’Epicentre 2011