Leroy Shoreditch, le style sans filtre : un repère pour très bien manger

Leroy l’ovni de Shoreditch

S’il vous plaît pincez-moi : si on m’avait dit qu’un si gros coup de fouet culinaire interviendrait dans un restaurant bistronomique londonien au coeur de Shoreditch je ne l’aurai pas cru.

Leroy est un ovni doté d’une étoile Michelin et situé dans une rue calme du quartier trendy de Shoreditch. Avec sa façade en angle, on entre dans une restaurant de taille moyenne avec sublime cuisine ouverture sur la salle et cave visible. Les odeurs qui se diffusent dans la salle à notre arrivée annonce bonne augure.

Bon vins, bonne bouffe,

On pourrait résumer le positionnement de cette table visionnaire par la simple phrase : très bons vins et bonne bouffe. Pas si simple à trouver, et pourtant Leroy semble avoir trouver la bonne formule magique pour faire passer à ses convives de très bons moments : une carte de vins raisonnés, natures, non filtrés… mémorable (plus de 37 références très pointues pour les vins pétillants Européens par exemple) ; alliée à un menu partageur et vorace.
Des assiettes (copieuses), à partager (ou pas), sont déclinées dans un menu aux prix très sages pour la clientèle, le quartier, son étoile…

Un style de cuisine qui comme le décrit très bien Ed Thaw le propriétaire des lieux, s’inspire du courant new food que l’on retrouve de Los Angeles à l’Australie : une cuisine très lisible, au nombre d’ingrédients saisonniers restreint, puissante de simplicité, respectueuse des produits et riche. A l’image de ce plat d’une évidence déconcertante et pourtant totalement orgasmique : Chicorée, noix, oignons, vinaigrette, poivre,.

Bonne ambiance

En fond, entre deux aller-retours en salle, le propriétaire Ed, prend le temps de sélectionner des vinyls pointus qu’il dépose sur sa platine pour en faire profiter tous les convives.
Bonus et non des moindres : l’amour du patron pour les bons cépages hors des références classiques qu’il affectionne, autant que sa musique. Quelques dégustations à l’aveugle (dont un improbably vin slovénien) suffiront à nous convaincre que cet homme-là vit pour profiter des bonnes choses, avec la légendaire impertinence anglaise !

Grandes assiettes

On fond totalement pour l’assiette truite fumée, servie dans son plus simple appareil avec des crackers de seigle et une horseradish crème. Et encore plus pour ce qu’il y a dans nos verres : Moment of Silence de BLANKBottle (étiquette à la main comme un stickers) d’Afrique du Sud, Chardonnay, Viognier, Chenin Blanc.
Baffe aussi, avec le plaisir du gras savamment appliqué à l’assiette de greens, huile d’olive et fromage frais, ou encore la crêpe de châtaigne fourrée à l’anguille, choux et crème : absolument excellente. Cuisson imperfectible des assiettes principales : chevreuil et barbue, des chaires rares et pourtant si bien maîtrisée ici. Assiettes portées par un Keermont Stellenboch d’Afrique du sud d’une droiture sans pareil.

En clôture, du classique : une tarte aux pommes à la pâte fine et croustillante comme on trouve trop peu souvent en France, et des sorbet (maison s’il vous plaît) pleine saison : pomme et poire. Desserts portés par l’incroyable eau de vie vieillit en cuve de châtaignier de la distillerie Capreolus.

Pour conclure,

Qui que vous soyez et quel que soit votre approche votre appréciation de la gastronomie, vous prendrez une claque chez Leroy. Une très belle expérience, pour une partition éclectique et maîtrisée.
Leroy est un ovni total qu’il faut rencontrer.