Une brasserie qui en a sous le capot

Pour les 20 ans du Fumoir, nous avons décidé de pousser la porte de cette institution jouissant d’une situation privilégiée en face du Louvre ! Ce lieu singulier, dévoile derrière sa banale – mais non moins agréable – terrasse, une grande salle au plafond vertigineux et jouissant d’une vue panoramique sur le bar ou s’excitent des mixologues inspirés. Dans la continuité, une salle tout en longueur, particulièrement propice aux grandes tablées, mène jusqu’à l’ENDROIT : une bibliothèque géante au charme fou, avec ses fauteuils de cuir en mode speakeasy ultra-conforts. On l’adore, particulièrement propice aux moments de cozyness en hiver.

Aux manettes de cet ancien vrai-fumoir, le chef suédois Henrik Andersson, nous propose au déjeuner sa formule ultra-accessible en trois étapes à 28 €, ainsi qu’un “thé complet” à 10€ avec dessert et boisson chaude. Sa carte suggère des assiettes sophistiquées, dont certains plats signatures à la sauce franco-scandinave.
Côté boissons, belles quilles natures, biodynamiques, ou biologiques, maté d’Argentine servi à la traditionnelle, chocolat Valrhona pour les amateurs…On ouvrira le bal avec un pain blanc suédois accompagnant d’une huile d’olive et son gros sel, avec un Vouvray Sec nature de Sébastien Brunet et l’Anjou Les Quarterons du domaine Amirault en biodynamie. De quoi tenir têtes aux poissons gras à venir !

Un menu bien gourmand

La première assiette fait son entrée, constituée d’un rouleau de concombre encerclant un monticule de moules / maquereaux à la sauce lactée et pointe de curry. Toute apprêtée elle transpire la fraîcheur et l’iode. Impression confirmée en bouche, avec des saveurs délicates mais racées, témoins d’intelligentes associations : on adore !
La seconde, plat signature du chef, dévoile un hareng Matjes bien grassouillet aux concombres encrémés sur leur pain d’épices. Encore une fois le chef prouve ses qualités en dressage : l’aspect dodu de ces canapés rendent l’ensemble très aguichant. La mâche croquante du pain d’épice se fond à merveille dans la crème légère liant la chair du poisson gras au biscuit. C’est tout simplement jouissif !

En plat, le dos de saumon poêlé, chou rave, purée de chou fleur, jus très corsé au soja, et le poisson du jour, un haddock fumé, œufs brouillés, pomme de terre grenaille et épinards – plat traditionnel de Suède, retrouvé dans beaucoup de brasseries locales.
On gravite au sommet de la gourmandise. Les assiettes sont tirées à quatre épingles, généreuses et parfaitement balancées. On ne peut que se réjouir des assaisonnements plein de peps que le chef Andersson maîtrise à merveille. La sauce soja par exemple, réduite et ultra-corsée, est réjouissante de sucrosité.

Au sommet du bonheur, on se laissera tenter par les perle de tapioca, sorbet mangue, mousse de yaourt-coco, plat signature du chef qui prouve une fois de plus, ses talents d’association. Tout en subtilité et délicatesse, ce dessert est tout simplement parfait pour terminer un bon repas.
La glace café – caramel, miel, noisettes, fleur de sel pourtant attrayante sur le papier sera la seule déception de ce repas, avec sa glace bien trop discrète… mais le serveur nous avait prévenu !
Café de qualité pour terminer, servi avec de délicieux biscuits à la cannelle, n’étant pas sans rappeler les excellent du genre que nous avions déguster durant notre séjour en Suède.

Pour conclure :

Sous ses allures de brasserie parisienne classique, Le Fumoir abrite un café-restaurant moderne et singulier, proposant une cuisine suédoise contemporaine pleine de pep’s. Le chef ne se contente pas d’assurer le volume, mais il satisfait avec beaucoup d’élégance les gourmets éclairés venus passer un moment hors du temps. A tester, à toutes heures !

Bon à savoir, possibilité de dîner jusqu’à 23H30 le soir pour basculer ensuite sur la carte du bar non moins agréable.

Adresse :
6 Rue de l’Amiral de Coligny,
75001 Paris