Niché dans le sublime The Woodward joyau Genevois de Oetker Collection, Le Jardinier ayant déjà connu un succès fulgurant à New York et Miami est la première adresse à poser ses fourchettes en Europe.
A la tête du concept, le chef étoilé Alain Verzeroli a pensé avec le Chef Exécutif Olivier Jean une symphonie gustative déclinée autour du poisson et des légumes. 

Le restaurant d’un raffinement rare, est aménagé avec beaucoup de goût, avec notamment deux magnifiques vérandas qui garantissent un bain de lumière et une vue sublime sur la rade et les montagnes. La couleur verte est omniprésente dans la décoration du restaurant, un rappel aux inspirations végétales du menu que nous découvrons.

Nous partirons sur la balade dégustation, constituée d’une entrée, deux plats et un dessert.
On s’ouvre l’appétit avec un pain aux céréales qu’accompagne une excellente huile d’olive bien corsée de Sicile avant que la truite du Valais ne fasse son entrée : joliment dressée, l’assiette se présente à nous comme un tableau comme une palette de couleurs. En bouche, la douceur de l’avocat s’associe élégamment à l’excellente gelée au kombu et calamansi, le tout couronné d’une cuillère de caviar. L’assiette est accompagnée d’un Chardonnay de Genève les Parcelles, du domaine de Laurent et Véronique Villard dont les notes gourmandes réhaussent la salinité de l’assiette. 

Avec le même dressage mais sur un tout autre registre, l’assiette d’asperges blanches du valais, blanc-manger et quelques asperges vertes sauvages s’installe à notre table : accordée cette fois-ci avec un Ermitage de Fully de la Cave les Amandiers. Une jolie proposition, rafraichissante et équilibrée.
On poursuit avec l’omble chevalier, sublimé par d’excellents poireaux crayon de Genève comme on en a rarement mangé. Seul regret : l’omniprésence de la sauce très beurrée qui vient contrecarré la subtilité de la chaire.

On bascule sur les plats ensuite avec d’un côté une proposition carnée : filet de bœuf des alpes suisse, romesco, piment doux, perlina qui sera porté par un vin robuste : un Crozes Hermitage du Domaine Combier. Pièce parfaitement cuite, sublimée par le condiment romesco.
De l’autre côté, une version iodée avec un un saumon roti aux herbes, courgette violon, et basilic d’hermance. Il sera accompagné d’un Pinot Noir soyeux et délicat du domaine Adank.

Pour clôturer notre étape gastronomique, on bascule sur le versant sucrée avec deux très intéressantes propositions : crèmes glacées et sorbets vegans (lait d’avoine) turbinées minutes, ultra fondants et portés sur les saveurs gourmandes du chocolat noir, de la pistache et de l’abricot. Une grande réussite aussi bien en goût qu’en texture, qu’un Chenin du Layon du Domaine Belargus vient enrober avec brio. Il est si rare de pouvoir profiter d’un dessert sans lactose aux bonnes tables de restaurant, que cet effort notable est à souligner et saluer !
En face, mon acolyte se régale d’un dessert autour de l’abricot du Valais (encore une fois le chef témoigne de son effort de sourcer des produits locaux de la région) : présenté comme un sabayon au curcuma frais de chez Niels Rodin et thé Hojicha. On retrouve l’abricot décliné en cuir de fruits, en sorbet au coeur du dessert et en compotée. Un très bel hommage saisonnier !

Pour conclure,

Le Jardinier est une table de grande qualité à Genève, installée dans un hôtel de premier choix. On apprécie évidemment le cadre, mais aussi le menu qui permet une balade gastronomique locavore en terre Suisse avec un penchant prononcé pour l’iode et le végétal.
Une table incontournable d’après nous, qui mérite le détour !